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Les communs libres selon Unisson

« Plus qu’un concept, les biens communs constituent un cadre de pensée pour l’action. »
(Biens) communs, Contours et repères, Résau francopohone autour des biens communs

Unisson préfère parler de « communs » pour éviter la confusion induite par la notion de bien. En effet, les communs ne sont pas forcément des biens matériels.

Les communs sont des ressources partagées entre une communauté d’utilisateurs qui déterminent eux-même le cadre et les normes régulant la gestion et l’usage de leur ressource.

« Il n’y a pas de commun sans « commoners ». (…) Il n’y a pas de commun sans agir en commun. «  New to the Commons ?, David Bollier

Ainsi, une ressource n’est pas commune par essence et de manière fixe. La qualité de « commun » résulte des pratiques qui environnent une ressource. Cette qualité peut-être gagnée ou perdue selon l’évolution.

« Le sens actuel du commun se distingue des nombreux usages passés de cette notion, qu’ils soient philosophiques, juridiques ou théologiques : bien suprême de la cité, universalité d’essence, propriété inhérente à certaines choses, quand ce n’est pas la fin poursuivie par la création divine. Mais il est un autre fil qui rattache le commun, non à l’essence des hommes ou à la nature des choses, mais à l’activité des hommes eux-mêmes : seule une pratique de mise en commun peut décider de ce qui est « commun », réserver certaines choses à l’usage commun, produire les règles capables d’obliger les hommes. » Commun. Essai sur la révolution du XXIème siècle, Pierre Dardot et Christian Laval

Unisson souhaite le développement des communs pour qu’ils contribuent au commun le plus inclusif possible, celui qu’on nomme le commun universel (« notre bien vivre ensemble sur la planète Terre »). Or, l’application des logiques libristes facilitent la mise à l’unisson du plus grand nombre autour d’un commun, tout en le rendant potentiellement universel. C’est pourquoi Unisson s’inspire des quatres libertés fondamentales du logiciel libre (usage, étude, copie, amélioration) et insiste sur l’importance d’une recette ouverte décrivant le fonctionnement d’un commun.

« Premièrement, la liberté de copier un programme et de le redistribuer à vos voisins, qu’ils puissent ainsi l’utiliser aussi bien que vous. Deuxièmement, la liberté de modifier un programme, que vous puissiez le contrôler plutôt qu’il vous contrôle ; pour cela, le code doit vous être accessible. » Free Software Foundation,1986

Le modèle du libre invite Unisson à valoriser l’ouverture, la transparence et l’horizontalité. Cet attachement explique pourquoi Unisson se réfère au modèle de « commun libre ».

Et concrètement ?

Les communs libres sont définis par leurs logiques de fonctionnement (voir ci-dessus). Ils peuvent donc être faits de nombreuses choses différentes. Dans tous les cas, les communs libres sont :

– une ressource partagée
– une gouvernance partagée et ouverte à l’ensemble de la communauté des usagers
– un cadre, des règles, des normes pouvant toujours être remis en cause et adapté
– une recette ouverte afin de permettre à d’autres de la copier ou du moins de s’en inspirer
– une ressource protégée, maintenue par ses usagers-contributeurs

Exemples de communs libres :

  • Un lieu que chaque occupant peut s’approprier, y proposer ce qu’il souhaite et participer à sa gestion.
  • Un projet auquel tout volontaire peut participer et consulter les documents.
  • Des plans d’architecture en libre accès, que chacun peut utiliser et adapter.
  • Une cartographie du monde que chaque usager peut améliorer (Exemple : OpenStreetMap)
  • Une voiture partagée au sein d’un quartier où les habitants s’accordent des règles de ce partage ensemble et de manière transparente.

On parlera même de commun libre et universel si son accès est ouvert à tous, gratuit et son usage potentiellement bénéfique à tous. Ce serait par exemple le cas de l’eau si elle n’était pas distribuée par un acteur privé. En revanche, c’est déjà le cas pour Wikipédia.

Commun, bien commun, communs  ?

Gilles Allaire distingue trois niveaux d’analyse autour du commun :  « les communs » (systèmes de ressources communes régis par des structures de gouvernance et des droits d’usage, animés par une visée et en interrelations avec d’autres systèmes) , qui relèvent de l’économie; le « bien commun »  (valeurs et idéaux qui animent l’action collective) qui relève de la science politique et le « commun » (principe d’action politique), qui relève de la philosophie politique.

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